Céphalées
Les céphalées (maux de tête) ont des causes multiples dont les deux plus fréquentes sont les céphalées tensionnelles et la migraine. Dans la langue française, on a tendance à utiliser "migraine" pour "céphalée", ce qui ajoute de la confusion.
Bien souvent les causes de céphalées s'imbriquent et il ne faut pas en avoir une vision trop dogmatique. Par exemple, une arthrose C5-C6 peut entrainer une surcompensation en C4-C5 à l'origine d'une contracture musculaire avec céphalées tensionnelles. Cette contracture peut entrainer une névralgie d'Arnold ou agir comme facteur déclencheur d'une vraie migraine... Pas si simple...
Causes des céphalées
Diagnostic différentiel des céphalées:
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Céphalées tensionnelles
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Migraines
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Cluster headaches
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Hypertension artérielle
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Troubles de la réfraction (myopie, astigmatisme, ...)
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Méningite
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Névralgie d'Arnold
Nerf d'Arnold:
Le petit nerf occipital comme le grand nerf occipital (nerf d'Arnold) peuvent être à l'origine de céphalées assez typiques (unilatérales, tournant au dessus de l'oreille).
Ces deux nerfs peuvent être testées grâce à un bloc local avec un anesthésique comme de la chirocaïne. Si le bloc est fait correctement, il en résulte une anesthésie transitoire de la zone correspondante du cuir chevelu. Le bloc test ne permet pas de différencier une névralgie d'Arnold primaire d'une névralgie d'Arnold secondaire et peut conduire de ce fait à des opérations inutiles.
Diagnostic différentiel des névralgies d'Arnold:
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Petit nerf occipital
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Grand nerf occipital
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Combinaison petit et grand nerfs occipitaux
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Névralgie primaire d'Arnold
La névralgie primaire d'Arnold est une entité controversée supposée due à un épaississement du fascia à l'émergence du nerf. Il s'agit d'une analogie avec le syndrome du tunnel carpien pour le nerf médian. L'artère occipitale pourrait jouer un rôle dans cette compression à l'émergence du grand nerf occipital. Plusieurs travaux ont mis en doute cette hypothèse et il est probable que l'entité névralgie primaire d'Arnold existe, mais est beaucoup moins fréquente que ce que l'on croit.
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Névralgie secondaire d'Arnold
La névralgie secondaire d'Arnold est due à une contracture musculaire cervicale qui rétrécit l'orifice du nerf par traction sur le fascia. Il s'agit de la cause la plus courante, en règle générale liée à une pathologie cervicale banale comme de l'arthrose facettaire.
Traitement de la névralgie d'Arnold primaire:
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Infiltration locale de stéroïdes à l'émergence du nerf (en évitant d'injecter le nerf lui-même, ce qui pourrait entrainer des dysesthésies douloureuses)
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Thermocoagulation du nerf (entrainant par contre une anesthésie d'une partie du cuir chevelu et un risque d'anesthésie douloureuse par déafférentation)
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Neurolyse du nerf par section partielle du fascia (comme pour un tunnel carpien)
Traitement de la névralgie d'Arnold secondaire:
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Traiter l'origine de la contracture musculaire:
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Le plus souvent, l'origine est une pathologie cervicale:
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Avec irritation d'une racine (uncarthrose, hernie)
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Avec un syndrome facettaire (surcompensation, troubles statiques, arthrose facettaire,...)
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Avec une atteinte ligamentaire (troubles statiques, postopératoire,...)
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Atteinte musculaire primaire. Une cause de plus en plus fréquente est l'usage des statines pour abaiser le cholestérol des patients
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Relâcher la musculature
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Chaud, massages, chiropratique, ostéopathie, ... sont tous très efficaces, mais malheureusement avec une durée d'efficacité très limitée (souvent de quelques jours)
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Toxine botulinique
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Stimulation électrique par électrodes implantées (controversé)
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Limiter l'impact à l'émergence du nerf
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Infiltration locale de stéroïdes à l'émergence du nerf (en évitant d'injecter le nerf lui-même, ce qui pourrait entrainer des dysesthésies douloureuses)
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Thermocoagulation du nerf (entrainant par contre une anesthésie d'une partie du cuir chevelu et un risque d'anesthésie douloureuse par déafférentation)
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Neurolyse du nerf par section partielle du fascia (comme pour un tunnel carpien)
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Hypertension intracrânienne
L'hypertension intracrânienne est une cause très rare de céphalées. En raison de la gravité potentielle des causes sous-jacentes et de la nécessité d'initier un traitement rapidement, il faut toutefois, sans mauvais jeu de mot, toujours l'avoir en tête.
L'anamnèse typique telle que décrite ci-dessous n'est que très rarement présente et ce sont les formes atypiques qui prédominent. Formellement, il n'est jamais possible d'exclure une hypertension intracrânienne (particulièrement à un stade précoce) sur la seule description des céphalées. L'absence d'éléments associés suggérant des signes focaux est plus critique. On renoncera souvent à des investigations neuroradiologiques si le tableau est très suggestif d'une autre pathologie, mais en acceptant alors la probabilité infime de manquer une lésion sous-jacente.
Anamnèse typique:
Il faut garder à l'esprit que cette anamnèse typique n'est que rarement retrouvée.
Si un ou plusieurs éléments sont présents, il est sage d'organiser au plus vite une consultation neurochirurgicale et/ou une IRM cérébrale (avec et sans contraste)
Diagnostic différentiel de l'hypertension intracrânienne:
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Hémorragie cérébrale
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Hémorragie sous-arachnoïdienne
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Méningite
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Abcès cérébraux